Histoire
L’oppidum de BRIX
Il y a environ 4000 ans, la colline de Brix, située au cœur du cotentin, constituait déjà un point de défense contre les invasions. Les hommes, profitant de la position stratégique du lieu et de sa protection naturelle sur les 5/6 de son périmètre, complétèrent sa défense en érigeant un mur de terre sur le côté ouest de la colline.
Les reliques de St Georges
D’après la chronique de Fontenelle, en 747, à l’époque de Pépin le Bref, un vaisseau semblable à une petite tour s’est échoué sur la plage de Portbail. Dans la tour, le comte Richwin qui gouvernait le pays trouva un manuscrit contenant les 4 évangiles et une châsse. Dans cette châsse, se trouvaient une partie de la mâchoire du bienheureux Georges, d’autres reliques de différents saints, et un fragment de la croix de Jésus.
BRIX, berceau des rois d’Ecosse
Les années 1 000 et l’arrivée des vikings voient l’installation d’une baronnie du nom de Bruce, nom du village à cette époque. En 1066, le baron Robert I Bruce, accompagné de ses 2 fils et de 200 soldats du village, fut l’un des principaux lieutenants de Guillaume le Conquérant lors de la conquête de l’Angleterre.
Le château fort de Brix
Un petit fils de Robert I Bruce, Adam Bruce, revient à Brix pour s’occuper des possessions normandes des Bruce et achève la construction du château fort commencé au milieu du 11éme siècle.
Brix et les Matignon
Un 2éme château fort fut édifié en 1200, dans la partie ouest de la commune, par Guillaume du Homet. Celui-ci, marié à Luce de Brix, la petite fille de Adam Bruce reçut la concession de la baronnie de la Luthumière par le roi Henri II. La famille du Homet est une des plus illustres de Normandie.
La forêt royale de Brix
La forêt ducale de Brix devint forêt royale en 1204. Au Moyen Age, celle-ci regroupait tous les hauts bois entre la sortie de Valognes et l’entrée de Cherbourg, soit environ 15 000 hectares. En 1180, les impôts payés par le domaine de Brix étaient 30% supérieurs à ceux payés par celui de Cherbourg. Cette forêt dense et très dangereuse à traverser a longtemps isolé Cherbourg du reste de la France.
La verrerie de Brix, ancêtre de St Gobain
Une première verrerie existait à Brix dès le 15éme siècle. Celle-ci prit par contre son essor avec l’arrivée de la famille de Belleville en 1549. Ceux-ci avaient appris leur art à Bezu la forêt, dans l’Eure, auprès de Jean Caqueray dont un des aïeux, Philippe de Caqueray fut l’inventeur du verre plat pour vitrage en 1330. Les verres étaient très rares à cette époque en Normandie et les secrets de fabrication étaient jalousement gardés.
La foire de Brix
Pendant tout le Moyen Age et jusqu’au 18ème siècle, la forêt de Brix était ce que l’on appelle un « Haras sauvage », c'est-à-dire que les étalons et juments étaient laissés en liberté dans la forêt pour s’y reproduire. Pour capturer ces chevaux nés et élevés en liberté, il fallait organiser de véritables battues pour diriger ces chevaux appelés « Haguenées » dans des parcs fermés par des palissades. Ces haguenées, chevaux de petite taille aux qualités de robustesse et d’endurance exceptionnelles, étaient également d’une étonnante souplesse. Ces chevaux étaient vendus à la foire St Denis. Cette foire, dont l’origine remonte au moins au 12éme siècle, était une des plus grandes foires de Normandie.
Le village aujourd'hui
Le village de Brix est issu de l’organisation vivrière du Nord Cotentin constituée de toutes petites exploitations agricoles. Le morcellement des propriétés donne ces paysages si caractéristiques du bocage du Nord Cotentin avec ses chemins creux et ses kilomètres de haies. Cette commune rurale est composée de 110 hameaux regroupant 900 habitations pour une population de 2104 habitants disséminée sur une superficie de 3080 hectares. Sa population qui vivait à 80% de l’agriculture il y a seulement 40 ans, est maintenant composée majoritairement de personnes travaillant à l’extérieur de la commune.
